Quand on parle de burn-out, on pense souvent à la surcharge de travail, aux délais intenables, au stress qui s’accumule. Pourtant, derrière ce mécanisme bien connu, il y a parfois quelque chose de plus discret et de plus intime : un écart entre ce que l’on fait et ce en quoi on croit.
Ces derniers temps, en discutant avec des personnes en épuisement, une question revient : et si le malaise ne venait pas seulement du rythme, mais aussi de ce qu’on tolère ? Ces compromis qu’on fait pour rester dans le cadre, mais qui, répétés, finissent par user.
Quand nos valeurs sont mises de côté
Imaginez : vous êtes passionné·e par votre métier, vous vous donnez à fond chaque jour. Mais un matin, tout change. Une nouvelle stratégie est mise en place, totalement à l’opposé de ce qui vous anime. L’arrivée d’un nouveau CEO, fait basculer la stratégie vers des acquisitions agressives, accompagnées de licenciements massifs.
Vous vous retrouvez à défendre des choix qui vont à l’encontre de vos principes. C’est ce qu’a vécu une dirigeante, comme le raconte un article de la Harvard Business Review (HBR, 2024). Ce n’est pas la charge de travail qui l’a épuisée, mais le sentiment quotidien de devoir faire des choix contraires à ses convictions. Le désengagement s’est installé. Puis le burn-out.

Le conflit de valeurs, c’est du concret
Ce genre de situation n’est pas isolée. Une étude de la DARES (2021) révèle que 1 actif sur 5 en France déclare devoir accomplir des tâches qu’il désapprouve. Enseignement, santé, services publics, fonctions d’accueil : certains métiers sont plus exposés que d’autres. Mais le dénominateur commun, c’est ce sentiment de se trahir un peu chaque jour.
Et ça ne reste pas dans la tête, ça envahit aussi le physique. L’INRS (2024) le confirme : quand il y a désalignement durable entre ce qu’on fait et ce qui a du sens pour nous, les impacts sont réels. Fatigue émotionnelle, dépersonnalisation, sentiment d’échec personnel… C’est comme si on perdait le contrôle. En fin de journée, on n’est plus seulement fatigué·e, on est vidé·e.
Revenir à ce qui compte
Alors, que faire ? On n’a pas toujours la main sur la stratégie de l’entreprise. Mais on peut, à son niveau, prendre le temps de regarder si ce qu’on fait au quotidien est encore en accord avec ce qui nous importe vraiment.
Une question simple peut déjà faire une vraie différence : dans ma journée, à quel moment je me suis senti·e aligné·e ? Et à quel moment non ? Si le décalage devient trop fort, alors oui, parfois il faut poser des limites, redéfinir ses conditions de travail, ou même envisager un changement. Parler de ses valeurs, c’est une forme de prévention.
L’organisation aussi a un rôle à jouer
On entend souvent que c’est aux salarié·es de “gérer” leur stress. Mais le burn-out n’est pas qu’une affaire individuelle, c’est aussi une affaire d’environnement. Quand une organisation permet aux équipes de parler de ce qui les fait vibrer, de ce qui heurte, de ce qui a du sens, elle crée un climat où il est plus facile de se parler, de coopérer, de faire avancer les choses. Des ajustements simples peuvent être suffisants : un cadre de travail plus clair, Un dialogue plus fréquent, de la reconnaissance, un vrai espace pour s’exprimer…
Pour aller plus loin : un petit outil visuel à télécharger
On vous a préparé une boussole d’alignement à compléter. Une feuille toute simple, avec quelques questions pour faire le point sur vos valeurs et repérer ce qui, dans votre quotidien, les renforce ou les abîme. À imprimer, à griffonner, à partager.

Vous sentez que votre équipe s’épuise ?
Trop de sollicitations, plus assez de temps pour souffler, une charge mentale qui déborde… Et si on prenait un temps pour poser les choses et remettre du souffle dans l’organisation ?
On vous accompagne pour retrouver une dynamique saine et durable.
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