Lors de l’une de nos sessions live de la formation “Facilitation graphique, communiquer avec le visuel“, Juliette, qui commence tout juste à explorer cette pratique, m’a posé une question qui, je pense, traverse l’esprit de beaucoup de novices : “Est-ce que tout peut se dessiner ?“. Cette interrogation, loin d’être anodine, touche à l’essence même de ce que nous faisons en facilitation graphique. C’est une belle occasion pour moi de partager quelques réflexions sur le sujet.
La réponse est oui mais 🙂
D’emblée ma réponse instinctive a été : “Oui, absolument !” tout peut se dessiner. Mais avec une nuance importante : à condition de s’exercer et d’élargir constamment notre répertoire visuel et cela demande de la pratique. Cette affirmation n’est pas seulement issue de mon expérience, elle s’appuie sur l’idée que la facilitation graphique a le pouvoir d’abstraire le complexe et de matérialiser l’abstrait, rendant les idées plus accessibles.
Notons que la facilitation graphique dépasse la simple notion de dessin. C’est un ensemble où le texte, la hiérarchisation des idées, les pictogrammes, les connecteurs, les cadres et les couleurs jouent ensemble pour créer une compréhension plus profonde. Le sens véhiculé par une visualisation n’émerge pas uniquement à travers le dessin. Les mots que nous choisissons, l’ordre dans lequel nous les plaçons, et la façon dont nous les relions, tout contribue à la richesse et à la clarté du message.
Un outil précieux : picto-dico.fr
Pour celles et ceux qui, comme Juliette, cherchent à développer leur capacité à dessiner l'”indessinable”, je recommande chaudement notre site picto-dico.fr. C’est une mine d’or de plus de 5000 pictogrammes qui s’enrichit mois après mois grâce à vous, cher(e)s participant(e)s des PictoChallenges. Ce site est conçu pour vous aider à construire et à enrichir votre propre bibliothèque visuelle, un élément clé pour répondre à la question de Juliette qui lorsqu’elle pense à certains mots abstraits ne sait absolument pas comment les représenter visuellement.
Comment explorer l'abstrait ?
Prenons des exemples pour rendre cela plus concret. Des concepts aussi variés que “persévérance”, “ambition”, “rétroactif”, ou encore “diversité” peuvent sembler délicats à dessiner de prime abord. Pourtant, en développant notre bibliothèque visuelle et notre capacité à penser en images, nous découvrons des voies pour les représenter. Cela peut aller de la création de nouveaux pictogrammes à l’adaptation de symboles existants, en passant par l’utilisation de métaphores visuelles. J’avais abordé cette question dans cet article “Comment illustrer un concept en pictogramme ?”.
Certains sujets, comme les troubles de l’attention ou la diversité des identités de genre, offrent moins de références visuelles établies et sont nettement moins documentés. Cette difficulté va nous pousser à questionner, à expérimenter et à dialoguer avec notre public pour trouver le visuel le plus approprié.
Éviter les stéréotypes
La facilitation graphique, dans son effort pour rendre le complexe accessible, doit composer entre la simplification et le risque de tomber dans les stéréotypes. C’est vrai, une image peut parler autant que mille mots, mais elle doit être choisie avec soin pour ne pas transmettre des messages faussés ou trop simplistes. Notre challenge, c’est de trouver ce juste milieu entre être clair et garder de la profondeur, entre parler à tout le monde et respecter les particularités.
Merci à Juliette pour cette question. L’essentiel ici est de retenir que la facilitation graphique est un champ d’expérimentation et que, oui, avec de la pratique, de la créativité et de la curiosité, on peut tout dessiner. Et à travers cet apprentissage, c’est tout un monde de communication et de partage de connaissances qui s’ouvre à nous.
Facilitation graphique en ligne
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