Les accords toltèques : petits accords, grands effets pour le travail en équipe

Pourquoi les 4 accords toltèques peuvent vous aider

Il y a des livres qui changent notre façon de voir le monde. Pour moi, “Les quatre accords toltèques” de Don Miguel Ruiz en fait partie. J’y fais régulièrement référence, même dans des situations de ma vie personnelle, tant leur portée est universelle. Ces quatre principes simples (devenus 5 par la suite) sont devenus des repères, non seulement dans ma vie personnelle, mais aussi dans mon travail de facilitateur. Je veux partager avec vous ce que chacun de ces accords peut apporter au quotidien de nos équipes, pour favoriser une meilleure communication, plus de confiance et d’engagement. Le visuel qui accompagne cet article est là pour vous aider à vous en souvenir, pour que ces principes deviennent des réflexes.

Les accords toltèques, c'est quoi ?

Ce sont un ensemble de principes issus de la sagesse Toltèque, une ancienne civilisation mésoaméricaine. Don Miguel Ruiz les a popularisés dans son livre Les Quatre Accords Toltèques, publié en 1997, qui propose des lignes directrices simples pour mener une vie plus libre et harmonieuse.
 
Il existe quatre accords de base, auxquels un cinquième a été ajouté par Don Miguel Ruiz et son fils dans un ouvrage complémentaire.

1. Que ta parole soit impeccable

Ça paraît évident, mais combien de fois utilisons-nous des mots sans réfléchir à leur impact ? Être impeccable dans sa parole signifie parler avec sincérité, sans juger ni rabaisser l’autre, tout en évitant la critique inutile. En facilitant un atelier ou en animant une équipe, être attentif à la qualité de nos paroles permet de créer un climat de confiance. On peut aussi éviter toutes les tournures de phrases passives agressives, comme par exemple : “Ça aurait été bien si ça avait été fait plus tôt“, “Comme tu veux, ça m’est égal” ou encore “On dirait que tout le monde n’a pas compris la consigne“. Ce type de phrases peuvent créer un malaise et nuire à la confiance dans le groupe. Une parole impeccable, c’est poser un cadre sécurisant où chacun.e peut s’exprimer sans crainte de jugement.

À ce sujet notre article sur la communication non violente peut vous intéresser.

2. Ne pas en faire une affaire personnelle

Dans nos échanges, il est facile de prendre les remarques ou les actions des autres comme une attaque personnelle. Cet accord nous invite à nous détacher de cette habitude. Par exemple, lorsque quelqu’un critique une idée que vous avez proposée en réunion, il est naturel de se sentir visé.e. Mais il est possible que cette critique soit dirigée vers l’idée elle-même et non vers vous en tant que personne. En réalité, la réaction de l’autre parle souvent plus de lui que de vous. Cet accord est essentiel en facilitation : si une réaction dans le groupe nous atteint, se rappeler que “ce n’est pas à propos de moi” permet de garder de la distance, de rester disponible et de ne pas être submergé.e par nos émotions négatives. 

3. Ne pas faire de suppositions

Combien de malentendus naissent de suppositions ? “Il n’a pas répondu à mon message, il doit être énervé“, “Elle n’a pas salué, elle est sûrement agacée“, les exemples sont innombrables. Ne pas faire de suppositions, c’est avoir le courage de poser des questions, d’éclaircir les intentions, et surtout de ne pas rester bloqué.e sur nos propres interprétations. Par exemple, lors d’un atelier, si un participant semble distant ou peu réactif, il peut être facile de penser qu’il n’apprécie pas l’exercice. En posant simplement une question comme “Est-ce que tout va bien de ton côté ?” on lève le doute, et on crée une opportunité de dialogue. Dans les équipes, cet accord encourage la transparence et permet de lever les non-dits. Poser des questions est une force qui montre une volonté d’entente, une curiosité positive et donc de cultiver une parole impeccable. 

4. Faire de son mieux

Cet accord est à la fois le plus simple et le plus libérateur. Il ne s’agit pas de viser la perfection, mais de donner le meilleur de soi en fonction des circonstances, de notre énergie et de nos limites du moment. En tant que facilitateur, il y a des jours où tout roule à merveille et d’autres où les imprévus s’accumulent. Par exemple, lors de l’organisation d’un atelier, il peut arriver que les participant.e.s soient moins réceptif.ves que prévu, ou qu’une activité ne produise pas les résultats escomptés. À ce moment-là, il est important de se rappeler que faire de son mieux dépend des circonstances du moment. C’est accepter que notre efficacité fluctue en fonction de notre état du moment et des aléas. L’essentiel est d’apprendre de chaque expérience, de ne pas tomber dans l’auto-critique excessive et de rester bienveillant envers soi-même.

5. Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

Ce dernier accord nous rappelle que tout n’est pas toujours vrai, et que l’ouverture d’esprit est essentielle. Être sceptique, c’est prendre le temps de questionner les choses, y compris nos propres croyances, sans pour autant se fermer aux autres. C’est un équilibre entre l’esprit critique et l’écoute attentive.

Dans un contexte professionnel, ça peut se traduire par l’écoute active d’une idée nouvelle en réunion, même si elle nous paraît surprenante ou irréalisable de prime abord. Plutôt que de la rejeter d’emblée, on peut poser des questions, chercher à comprendre la perspective de la personne qui la propose. Cela permet d’apprendre des autres, d’explorer des idées inattendues, et surtout de créer une culture où chacun.e se sent écouté.e et respecté.e. 

Cet accord évite les jugements hâtifs et nous rappelle que la vérité est souvent plus nuancée que ce que l’on pense.

Comment les mettre en pratique pour améliorer la dynamique de groupe ?

Séance de facilitation chez l'un de nos clients - Aude Lemaitre photographie

Ces accords ne sont pas que des principes théoriques, ils s’appliquent concrètement à la vie en équipe. Ils nous rappellent de prendre du recul, de poser des questions plutôt que de supposer, et d’interroger nos automatismes.

Dans ma pratique, ils m’ont aidé à rester dans une posture d’ouverture, de bienveillance et de développer ma posture basse. Ils m’ont appris à écouter davantage, à poser des questions plutôt que de me précipiter sur des conclusions, et à reconnaître que le mieux que l’on peut offrir varie d’un jour à l’autre. Ce qui compte, ce n’est pas d’être parfait, mais d’être présent et engagé.

 

Lorsque j’accompagne des équipes, je relis souvent ces accords pour me mettre dans de bonnes dispositions. Lorsque le contexte est propice, je pose les accords Toltèques comme principe de notre cadre de travail, notamment lors des rétrospectives d’équipe. Ce qui peut permettre par exemple : 

  • à un membre de l’équipe d’oser poser une question qu’il n’aurait jamais osé formuler avant
  • d’avancer sur une situation bloquée en focalisant sur le système plus qu’un individu en particulier
  • à une personne de ne plus prendre les critiques personnellement

Pour transmettre ces accords, j’utilise des ateliers collaboratifs, des jeux de rôles, et des discussions ouvertes qui permettent aux participant.e.s de s’approprier ces principes et de les expérimenter concrètementD’ailleurs, il existe un jeu intitulé “Le jeu des accords toltèques” conçu par Olivier Clerc et Marc Kucharz. C’est une excellente façon de s’approprier ces accords de manière ludique, à tester individuellement ou en groupe. Je le trouve particulièrement efficace pour ancrer ces concepts dans le quotidien, à travers des situations concrètes et des échanges entre participant.e.s. En créant des espaces de dialogue et en favorisant l’expérimentation, on peut observer comment ces principes prennent racine et changent progressivement la culture de l’équipe. On passe d’une communication hésitante ou des non-dits à des échanges plus fluides et plus authentiques. Chacun.e trouve sa place, et le collectif s’en trouve renforcé. 

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L'auteur

Romain Couturier

J’aide les équipes à mieux organiser leur travail pour gagner en fluidité et en efficacité au quotidien. Ce que j’aime le plus, c’est explorer les dynamiques de groupe et transmettre des outils qui rendent le travail plus clair et collaboratif. Si vous voulez en discuter ou découvrir mes partages, connectez-vous avec moi sur LinkedIn !

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