5 astuces pour gagner en confiance en tant que facilitateur d’atelier

Démarrer dans le rôle ou le métier de facilitateur/trice, c’est choisir une voie souvent inconnue jalonnée d’innombrables questions. Les personnes qui font ce choix d’orientation ont toutes en commun qu’elles sentent que la facilitation est faite pour elle. C’est étonnant quand on considère le panel extrêmement large de parcours et d’aspirations ! Nous avons aussi en commun d’avoir été confronté à nos premiers ateliers.

Pour ma part, j’ai débuté la facilitation auprès des équipes que j’accompagnais dans le chemin vers l’Agilité et aussi en enseignant auprès d’étudiants en 5ème année. Depuis, j’exerce aussi en tant que facilitateur dans des contextes très variés, par exemple dans le cadre de :

  • séminaire de médecine du travail
  • résolution de problèmes au sein d’une grande équipe
  • atelier d’innovation dans les offres de service pour un journal lyonnais…

J’ai eu la chance de croiser le chemin de facilitateur et facilitatrice qui m’ont inspiré, aiguillé ou orienter. Leurs conseils ou simplement l’observation de leur pratique ont été précieux pour ma compréhension de la façon dont je peux et je veux faciliter un groupe.

Dans cet article, je souhaite partager avec vous quelques conseils, sans doute ce dont j’ai moi-même manqué et pour certains, cela m’a pris des années pour les découvrir.

Bonne lecture !

1. La facilitation se pratique avec les groupes, pas seulement en théorie

Le démarrage est souvent le même : nous nous formons à de nombreuses techniques et outils de facilitation. C’est sans conteste une étape indispensable mais dans laquelle il ne faut pas passer trop de temps. Les outils et les techniques sont à voir comme une forme de veille.

J’en ai référencé plus de 200 que j’ai expérimentés un jour. Est-ce que je les utilise tous ? Non bien sûr. Car l’enjeu est d’abord de trouver des groupes, des espaces qui sont en demande d’un(e) facilitateur/trice et qui sont prêts à expérimenter avec vous comme les associations ou des groupes étudiants.

C’est à partir d’un véritable besoin, d’une demande réelle que nous pouvons commencer à imaginer une expérience d’intelligence collective, à faire nos recherches pour trouver ce qui correspondrait le mieux au groupe et au moment. Si vous vous posez également la question de savoir comment démarrer, cherchez (et trouvez) un groupe en premier lieu, puis formez-vous ensuite.

2. Le public ne connait pas vos erreurs de facilitation

Tous les facilitateurs et les facilitatrices se trompent tôt ou tard sur des consignes, sur des éléments de cadre ou sur une réponse à un participant. C’est normal, cela fait partie de la mission.

J’ai pris le parti de l’accepter. Au début, je cherchais à tout maîtriser dans les moindres détails ce qui a augmenté les erreurs… que personne n’aurait remarquées si je n’avais rien dit ou rien montré.

Gardez votre assurance, prenez votre temps, respirez, reconnaissez une erreur et passez à la suite. Gardez en tête de maintenir une fluidité, un rythme dans les enchaînements. Vous inspirerez pleinement confiance en les guidant. Après tout, c’est vous qui posez le cadre et qui proposerez des activités au groupe que le public ne connaît pas bien souvent. Notez vos « erreurs » si vous le pouvez et analysez-les à la fin de votre facilitation pour vous améliorer pour la prochaine. Mais d’ici-là restez focalisé et présent pour les participant(e)s.

 

3. Les gens sont plus concentrés sur leur activités que sur nous

Nous y voilà, le meilleur moyen de sortir de notre autocentrage est de diriger l’attention du groupe sur le sujet qui les concerne. En facilitation, cela se traduira par des activités, c’est-à-dire un moment organisé avec des règles de participation qui doit permettre au groupe de progresser dans le cheminement du thème qui lui est posé.

Ces activités peuvent s’appeler des ateliers, des jeux, des exercices, ou autres. Le dénominateur commun est le même : mettre en mouvement, développer l’écoute et la réflexion de chaque personne. La mission de facilitation commence vraiment là : annoncer les activités, introduire les consignes et (souvent) laisser faire. En tant que facilitateur/trice, notre position est très vite invisible tant les participants sont concentrés sur l’action en cours. Et pendant que je maintiens une écoute attentive à ce qui se passe (que ce soit en présentiel ou en ligne), j’anticipe et me projette déjà sur l’enchaînement fluide avec l’activité suivante.

4. Prendre le temps d’ouvrir et de fermer

La page blanche en facilitation est impossible car chaque conception d’expérience contient obligatoirement les 2 phases indispensables d’ouverture et de clôture. À de rares exceptions près, l’oubli de l’une ou l’autre de ces phases conduira à une facilitation bancale voire ratée.

L’ouverture comprend au minimum :

  • Accueillir
  • Introduire le moment
  • Rappeler l’objectif
  • Présenter les personnes présentes
  • Expliquer le déroulé et la façon dont nous allons procéder

La clôture comprend :

  • Le rappel des actions décidées
  • La collecte des ressentis individuels
  • Un moment de prise de recul sur l’expérience
  • Une réflexion sur ce qui s’est passé et, plus généralement, sur ce que cela a transformé pour chacun(e)

Chacune de ces phases peut être facilitée avec une activité, un icebreaker, un objet. Elles peuvent être courtes ou longues, tout dépendra du temps dont vous disposez et de votre intention. Elles ont toujours lieu que nous parlions d’un atelier, d’une réunion, d’une formation, d’un séminaire ou autre.

5. Ajouter progressivement une nouvelle activité ou une variante à chaque facilitation

Il s’agit d’étirer progressivement sa zone de confort. Jouer et rejouer les mêmes activités sont, je pense, un indispensable. Il est essentiel de comprendre pourquoi la même activité va amener un groupe à un résultat extraordinaire et pourquoi avec un autre, on observera plus de difficultés.

Il ne s’agit pas tant de l’outil que de la dynamique générale, de qui est présent, de l’énergie qui anime ce groupe et de leurs capacités à l’instant T. Osez transformer les consignes d’une activité que vous avez jouée et rejouée. Ce jeu avec les différentes mécaniques des activités vous donnera d’autant plus de confiance pour aller sur d’autres activités, et donc élargir votre boîte à outils.

Conclusion

J’ai sélectionné ces 5 conseils parmi une liste beaucoup plus large. Mon choix a été difficile car les autres méritent également d’être explorés plus en détail :

  • Alterner les rythmes et les intensités
  • Stimuler le cerveau des personnes : s’assurer qu’elles parlent, qu’elles écoutent, qu’elles voient, qu’elles produisent
  • Prendre le temps pour les consignes, les valider 1 par 1
  • Aborder une séquence par rapport à la personne la plus lente ou qui a le plus de mal : adapter son dispositif par rapport à elle
  • Connaître par cœur ses étapes d’atelier
  • Toujours garder en tête l’objectif initial
  • Être ferme sur les temps
  • Être très ouvert sur les libertés que veulent prendre les personnes
  • Agencer l’espace et casser les codes
  • Utiliser le visuel le plus possible
  • Toujours accepter ce qui va se passer : dire « Oui et », jamais « Oui mais… » (qui veut dire non)

Si vous souhaitez découvrir les pratiques des uns et des autres, partagez vos conseils à contact@supertilt.fr pour que nous puissions continuer à enrichir cet article.

L'auteur

Romain Couturier

J’aide les équipes à mieux organiser leur travail pour gagner en fluidité et en efficacité au quotidien. Ce que j’aime le plus, c’est explorer les dynamiques de groupe et transmettre des outils qui rendent le travail plus clair et collaboratif. Si vous voulez en discuter ou découvrir mes partages, connectez-vous avec moi sur LinkedIn !

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