Lors d’un live de notre formation en ligne à la facilitation graphique, nous avons passé en revue des aspects très pratiques de la discipline. Des points techniques qui, une fois maîtrisés, changent vraiment le rendu et la confiance qu’on peut avoir en pratiquant pour soi ou devant d’autres personnes.
Un participant a découvert qu’il prenait du plaisir à gribouiller… jusqu’au moment où il a comparé ses dessins avec ceux plus avancés. Classique. On se rend compte du chemin qu’il reste à parcourir, et ça peut décourager. Vous êtes nombreux.ses à ressentir la pression de la comparaison.
Ces moments de doute, d’insatisfaction ou de comparaison… font partie du chemin. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des techniques simples pour avancer. Dans cet article on vous partage les éléments qu’ils nous semblent importants à retenir et qui vous permettront de progresser.
1. L’ombrage : un choix de constance

En réalité, l’ombrage dans cette pratique n’est pas là pour imiter la lumière naturelle (on ne vise pas le réalisme). Il sert surtout à donner de la lisibilité et de la cohérence à vos visuels. Il permet de faire ressortir une forme sur la page, de créer un contraste et guider l’œil. Il donne aussi une impression de “fini”, même si le dessin est hésitant.
L’astuce c’est de choisir à l’avance une règle simple (par exemple : un petit trait d’ombre à gauche, toujours à l’intérieur de la forme) et s’y tenir. Rien de plus. Cette constance donne un effet propre, professionnel, même avec un picto simple. Un simple trait fin suffit (gris clair, bleu pâle, ou une couleur neutre).
Au début on peut faire l’erreur d’en mettre trop, entourer toutes les formes ou épaissir exagérément ce qui alourdit le visuel.
2. Les couleurs : limiter pour mieux contraster


Avec une boîte pleine de feutres, on a vite tendance à hésiter et à se perdre. Le plus efficace reste souvent de trier en deux familles : les couleurs chaudes (rouge, orange, jaune) et les froides (bleu, vert, violet). Associer une couleur de chaque famille suffit à donner du contraste et du dynamisme. C’est une règle simple, mais elle marche presque à tous les coups. Le reste, c’est du bonus. Pour creuser le sujet, je vous invite à lire notre article “Pensée visuelle : 6 manières d’utiliser la couleur“.
3. Sourcils + yeux + bouche : la combinaison des émotions

Les sourcils jouent un rôle important : relevés et espacés, ils traduisent la surprise ou la joie ; froncés et rapprochés, ils expriment la colère, l’inquiétude ou la tristesse. En un coup de crayon, ils orientent déjà bien la lecture de l’émotion.
Pour que le visage “prenne vie”, il faut les combiner avec les yeux qui ajoutent l’intensité : grands ouverts pour la peur ou l’étonnement, plissés pour la complicité ou la méfiance. La bouche vient amplifier : un simple trait vers le haut pour un sourire, vers le bas pour la tristesse, des dents serrées pour la colère, une bouche ouverte pour la surprise.
Et l’émotion ne s’arrête pas au visage : une inclinaison de la tête, des bras croisés ou au contraire levés en l’air renforcent immédiatement l’expression.
Avec ce trio “sourcils, yeux, bouche” complété d’une posture simple, on couvre déjà l’essentiel. Même avec un style minimaliste, le message passe, et c’est bien ce qu’on recherche.
4. Donner vie aux concepts

Tout ne passe pas forcément par des personnages humains. Un engrenage, une ampoule ou un nuage deviennent expressifs dès qu’on leur ajoute un visage. Cette personnification simple suffit à transmettre une idée de façon vivante et accessible. Et elle évite de rester bloqué sur des détails anatomiques qui dans ce contexte n’apportent pas grand-chose à la compréhension.
5. Une idée = un mot + un pictogramme

Un picto seul peut prêter à confusion. Un mot seul s’oublie vite. Les deux ensemble forment un couple gagnant : le mot précise, le dessin illustre et facilite la mémorisation. Quand on retient cette règle simple, on arrête d’opposer texte et image, et on gagne en clarté.
6. Le matériel : juste ce qui est nécessaire

On ne recommande pas d’investir dans des dizaines de feutres haut de gamme tout de suite. Une boîte de base avec un bon noir, un gris, une couleur chaude et une couleur froide suffit largement pour apprendre et progresser. Le bon moment pour enrichir son matériel, c’est quand on sent qu’il devient limitant dans sa pratique. Si vous en êtes à cette étape, rendez-vous sur le kit du facilitateur graphique.
7. Construire sa bibliothèque de pictos

La fameuse “bibliothèque visuelle” ne se crée pas en un week-end. Elle se construit à force de pratique régulière. Dix minutes de dessin ciblé, deux ou trois fois par semaine, valent mieux qu’une longue séance isolée. C’est cette répétition qui crée le réflexe : trouver un visuel clair sans y passer des heures. On vous en dit plus dans cet article.
8. Lâcher le perfectionnisme avec des formes simples

Un excellent exercice consiste à dessiner des formes volontairement imparfaites, des patates par exemple, et à les équiper de bras, de jambes, d’expressions. On se concentre alors sur le mouvement et l’intention plutôt que sur l’anatomie. Ce type de pratique libère, dédramatise et apprend à aller à l’essentiel : faire comprendre une action ou une émotion.
9. Viser la cohérence plutôt que la perfection du trait

On peut avoir des personnages maladroits ou des traits pas toujours réguliers. Ce qui fait la différence, c’est la cohérence d’ensemble : la même règle d’ombre appliquée partout, une palette limitée et constante, des titres toujours dans le même format. Ce petit “design system” personnel crée une signature visuelle reconnaissable et rassurante.
Vous l’aurez compris, la facilitation graphique n’est pas une affaire de talent artistique. C’est une pratique faite de règles simples, de constance et de petits rituels réguliers. L’objectif est de rendre les idées plus claires et mémorables. Et si on arrive à retrouver un peu du plaisir enfantin de gribouiller, alors on a déjà gagné beaucoup !
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